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Eau potable et Hygiène : ici banal, partout vital !

Les règles élémentaires d’hygiène ont été remises au goût du jour à la faveur de la pandémie de COVID-19. Se laver les mains régulièrement ou encore tousser dans son coude font partie de ces multiples gestes barrières qui nous protègent, nous et nos proches. Cette évidence universelle avait sûrement été un peu oubliée dans le contexte occidental. Mais intéressons-nous de plus près à la situation des populations dans les pays en développement… Comment pratiquer correctement les mesures d’hygiène sans eau propre ni installations sanitaires de base ?

Dans certaines régions du monde, le manque récurrent de moyens rend souvent plus aigüe une prise de conscience des questions d’hygiène et plus difficile les possibilités d’actions pour y faire face. Augustin Augier, un membre d’une ONG d’urgence sanitaire en Afrique, soulignait ainsi, durant le confinement, que « se laver les mains régulièrement dans un continent où l’accès à l’eau est difficile pour la majorité de la population ne va pas être simple ». 

Le défi de l’accès à l’eau

L’accès à l’eau et à l’assainissement est reconnu par les Nations Unies comme un droit humain depuis 2010. L’un des Objectifs de développement durable (ODD), qui constitue la feuille de route de l’ONU à l’horizon 2030, est consacré spécifiquement aux questions d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Mais il ne suffit pas simplement de bonne volonté pour mener à bien ce combat. Les besoins sont encore importants.  

3 personnes sur 10 n’ont pas encore accès à des services d’eau potable gérés de manière sûre et 6 personnes sur 10 n’ont pas accès à des installations sanitaires gérées de manière sûre. De nombreux investissements devraient être engagés pour y remédier. Selon la Banque mondiale, 150 milliards de dollars devraient être dépensés par an pour atteindre l’ODD n°6. 

Un enjeu de santé

Favoriser l’accès à l’eau, qui plus est de qualité, est donc essentiel. C’est l’un des prérequis incontournables à une bonne hygiène. Comment mettre en place des mesures efficientes en matière de santé et de propreté quand il manque le plus élémentaire ? Les services d’eau et d’assainissement doivent être considérablement améliorés pour éviter des conséquences désastreuses sur la santé et le bien-être.  

L’insalubrité de l’eau est malheureusement à l’origine de trop nombreuses maladies mais également de retard de croissance. La diarrhée est ainsi encore aujourd’hui la deuxième cause de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène pourrait réduire la charge de morbidité dans le monde dans une proportion pouvant atteindre 15 %. 

Une question de dignité

Les personnes en situations de vulnérabilité sont des hommes et des femmes à part entière. Ainsi, elles ne peuvent pas être réduites à ce qu’elles ont ou n’ont pas. En tant qu’êtres humains, elles ont le droit de prétendre à la satisfaction de certains besoins de base. Ceux-ci ne sont pas uniquement d’ordre matériel. C’est ainsi que le sujet de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène revêt aussi un enjeu de dignité pour les personnes concernées. Cette dimension ne doit pas être négligée. Tout être humain devrait être en mesure d’avoir de l’eau et du savon à disposition pour faire sa toilette. Cette problématique nécessite également d’aborder les sujets avec une vue d’ensemble. Si les conditions d’hygiène domestique sont évidemment en première ligne, l’attention doit aussi se porter sur l’environnement scolaire et professionnel. 

Des problèmes d’injustices

Tous ne sont pas égaux devant les problématiques d’accès à l’eau et leur incidence en matière d’hygiène. Un rapport de 2017 de la Banque mondiale relève ainsi d’importantes disparités entre les zones urbaines et rurales. Dans l’ensemble des 18 pays étudiés, 75 % des personnes n’ayant pas accès à des services d’assainissement améliorés vivent en milieu rural et seuls 20 % de ces populations rurales ont accès à des sources d’eau améliorées. Une autre ligne de fracture concerne les différences entre les sexes. En raison d’obstacles socioéconomiques, de facteurs culturels et de différences biologiques, les femmes et les filles sont les plus touchées par l’absence de services dans ces domaines. La maternité ou encore les menstruations peuvent notamment être citées parmi ces éléments différenciants. 

La problématique d’un accès à l’eau et à un assainissement de qualité est ressortie à la faveur de la crise de la COVID-19. Il est alors essentiel d’agir pour que les populations des pays en développement voient leurs conditions de vie s’améliorer. Surtout que les changements climatiques actuels risquent d’accroître encore un peu plus les difficultés dans ce domaine.

Pour aller plus loin

Le SEL soutient des projets de développement pour permettre un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement, notamment au sein des communautés en Afrique subsaharienne.

 

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