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Grandir avec le VIH : mission impossible ?

Le VIH c’est encore la réalité de près de 3 millions d’enfants* ! Parmi eux, 9 enfants sur 10 vivent en Afrique subsaharienne. Mais quelle enfance pour ces jeunes atteints du VIH ? La Pasteure Mana Yevu, présidente du CAST, nous éclaire sur la question.

* Chiffres datant de 2017 et disponibles sur www.unicef.org/fr/vih

Le CAST (Centre d’Action Sociale au Togo), partenaire du SEL, témoigne de l’amour aux enfants porteurs du VIH en leur offrant des kits alimentaires. En visite en France, Pasteure Mana Yevu, a répondu à nos questions !

SEL : Pouvez-vous déjà nous expliquer comment un enfant peut se retrouver porteur du VIH ?

Pasteure Mana Yevu : Le plus souvent, c’est par transmission des parents, au travers de l’allaitement par exemple. Avant, comme il y avait moins d’actions de sensibilisation autour du VIH, les parents ne connaissaient pas les modes de transmission.

Du coup, quelles sont les conséquences sur sa vie de tous les jours ?

Parfois on les cache… Pour l’enfant qui n’a rien demandé, c’est difficile.

Ça implique aussi que l’enfant devra prendre des médicaments toute sa vie. Des psychologues et des infirmiers les suivent donc et leur expliquent ce qu’est cette maladie, comment vivre avec, etc.

Pour vous, quels sont les principaux besoins de ces enfants ?

Les enfants atteints de VIH doivent manger correctement quand ils prennent les médicaments[1]. C’est le but de notre partenariat avec le SEL.

Une fois par trimestre, on donne un kit alimentaire aux parents d’enfants porteurs du VIH. Il est destiné uniquement à l’enfant et contient des aliments riches comme :

  • de la farine enrichie (soja, maïs, poudre de fruits séchés) qu’on prépare nous-mêmes,
  • du riz local,
  • des condiments,
  • de la spiruline introduite récemment comme complément alimentaire.

Une fois que ses besoins médicamenteux et nutritionnels sont pourvus, un autre besoin est celui d’aller à l’école.

Justement ! Quelles sont les perspectives d’avenir pour ces jeunes ?

S’ils prennent bien leurs médicaments, et se nourrissent bien, ils peuvent avoir les mêmes perspectives d’avenir et aller aussi loin que les autres enfants. Un des enfants que nous suivons est en terminale maintenant, et il n’a pas beaucoup de complications au niveau de sa santé.

Si on donne aux enfants atteints du VIH l’occasion de grandir comme tout autre enfant, ils vont se considérer « normaux » et grandiront normalement car tous leurs besoins sont pourvus.

Dernière question : comment accueillir les personnes atteintes du VIH dans l’Église ?

Je pense que c’est à nous, responsables, de montrer comment agir avec amour et de faire passer ce message : que ferait Christ s’il était là ? Prenons son exemple, regardons comment il a vécu parmi les gens. C’est toute une sensibilisation à faire !

Pour aller plus loin :

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Lorah Rakotoniaina
  • [1] Au Togo, les médicaments sont pris en charge par l’État et les personnes peuvent se rendre dans des centres spécifiques pour s’en procurer.